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Nathalie Gardes
12 août 2013

Firme bancaire

Le rôle de l'intermédiation ne peut se comprendre qu'en réponse aux imperfections de marché et notamment aux asymétries d'information qui caractérisent le marché du crédit (D.W. Diamond, 1984). Il est clair qu'en supposant, dans la lignée des travaux d'Arrow-Debreu l'efficience des marchés et une information symétrique des différents agents, l'intermédiation est inutile. Les investisseurs, dans ce contexte, sont capables de reproduire tous les services financiers proposés par les intermédiaires. Le financement peut s'opérer directement sur les marchés financiers à partir d'opérations d'émissions de titres. C'est donc l'imperfection du marché qui suscite l'apparition de l'intermédiation. Cependant, si les coûts de transaction peuvent expliquer l'intermédiation, leur ampleur n'apparaît pas dans de nombreux cas suffisante pour en être la seule cause.

 

De nombreux marchés sont caractérisés par des différences informationnelles entre acheteurs et vendeurs. Si les emprunteurs connaissent leur assiduité, leur rectitude morale ainsi que toute information intrinsèque à leurs projets, les prêteurs de leur coté ne peuvent prétendre à une connaissance exhaustive des caractéristiques réelles des emprunteurs. Chaque créancier est alors contraint de surveiller et d'évaluer. Les contributions récentes sur la théorie de l'intermédiation financière affirment que l'intermédiation bancaire se révèle être la voie la plus efficiente pour résoudre les problèmes d'incitations qui affectent le marché des crédits dans le cadre d'une information asymétrique.

 

H.E. Leland et D.H. Pyle (1977) expliquent l'intermédiation financière par l'existence d'asymétries informationnelles sur le marché des capitaux. Selon ces auteurs, seuls les intermédiaires financiers seraient aptes à résoudre les problèmes inhérents aux asymétries informationnelles des marchés financiers. Dotés d'une meilleure information que le reste du marché grâce à la durabilité de la relation client, ces intermédiaires seraient à même de diversifier leur portefeuille et ainsi réduire le risque global. L'émergence de l'intermédiation résulte donc des économies de coûts de transaction et d'information liés à la surveillance de la qualité des projets (D.W. Diamond, 1984 ; G.J. Benston et C.W. Smith, 1976). En d'autres termes, ce sont à la fois les coûts de transaction et les coûts d'information induits par les asymétries informationnelles qui conduisent à l'échec du marché. L'intermédiation peut ainsi s'entendre comme une réponse aux imperfections du marché.

 

[1] H.E. LELAND ET D.H. PYLE « Informational asymmetries, financial structure and financial intermediation » The Journal of Finance, 1977, vol. XXXII, n°2, pp. 371-387


[2] Plusieurs formes d'intermédiation financière sont d'ailleurs nées pour réduire les coûts.


[3] D.W. DIAMOND « Financial intermediation and delegated monitoring » Review of Economic Studies, 1984, vol. 51,
pp. 393-414.


[4] G.J. BENSTON ET C.W. SMITH « A transaction cost approach to the theory of financial intermediation » The Journal of Finance, 1976, vol. XXXI, n°1, pp. 215-231

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